Comme prévu dans le cadre du budget 2025, l’étude de La Pergola est entreprise ce jeudi 3 juillet à la demande de la Ville, propriétaire de cette œuvre qui célèbre son 100e anniversaire cette année. Une intervention programmée depuis plusieurs mois, indépendante de la dégradation constatée ces derniers jours sur le socle d’une partie du monument mais qui tombe justement à pic pour entretenir et valoriser cette sculpture exceptionnelle.

La commune fait ainsi appel à Olivier Rolland, un conservateur/restaurateur de sculptures passionné et passionnant qui a déjà pu observer et analyser de nombreux lieux mythiques : des œuvres du Louvre, la cathédrale de Chartes et ses portails, la Basilique Saint-Trophime d’Arles, les marbres du Château de Versailles, Fort Alamo…

Et il n’arrive pas en terre inconnue à Étampes : « Je suis déjà intervenu en 2018 pour une œuvre d’exception : le portail de l’église Saint-Basile et sa frise en croissant qui est probablement la dernière de France et très rare en Europe. Je reviens cette fois pour La Pergola, un édifice également fascinant, composé de 4 très belles sculptures. On constate immédiatement qu’il s’agit d’une œuvre savante, de très haut-niveau. Contrairement aux apparences, elle n’est pas massive. Ce sont des plaques reliées entre elles qui s’érodent. Elles sont sensibles à la fissuration et à la dilatation face aux aléas climatiques. Même dans les meilleures conditions, quels que soient les moyens mis en œuvre pour protéger, toute chose s’abîme. C’est inéluctable et normal. Mais nous pouvons tout de même fortement limiter ces dégradations lorsqu’on prend les bonnes précautions. »

Olivier Rolland tient ainsi à rappeler l’objectif de sa profession : il n’est ni conservateur en charge de la préservation d’une œuvre, ni sculpteur chargé de reproduire l’œuvre dans les règles de l’art.

« Mon rôle est de conseiller, parfois d’intervenir selon les demandes, pour conserver l’œuvre originale. Il faut donc comprendre comment les choses sont faites, comment elles s’abîment et faire en sorte qu’elles se détériorent le moins possible. Ma fonction est donc d’apporter des informations techniques pour la conservation des matériaux aux décideurs, en l’occurrence la Ville, propriétaire de l’œuvre, l’Architecte du Patrimoine et la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC). J’effectue pour cela quelques prélèvements, mais aussi des relevés de constitution et d’altération. J’ai fait des photos avec une perche de 15 mètres pour des vues d’en haut. Il y a des parties en ciment, d’autres avec différentes pierres, des fixations en métal, des grilles que l’on peut voir d’en haut en constatant que ces éléments sont creux au milieu. À présent, je prends des photos en très gros plan comme le ferait un microscope, de l’ordre du micron par pixel, afin de reconnaître les matériaux, étudier la pierre, voir les micro-organismes, les microfossiles… J’observe minutieusement chacune des 4 parties de la sculpture. Une fois les études réalisées, les analyses seront envoyées en laboratoire. Le rapport et les résultats devraient être transmis début septembre à la Ville et à l’Architecte du Patrimoine. »

En fonction des prescriptions, ces derniers évalueront alors le meilleur moyen d’agir pour que cet objet d’art centenaire ait encore de beaux jours devant lui. Affaire à suivre.