Ce jeudi 8 mai 2025, comme partout en France, la ville d’Étampes a commémoré avec solennité et ferveur le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe

En 1944, les forces alliées débarquaient en Normandie et en Provence, amorçant la libération d’un territoire occupé depuis 1940 par l’Allemagne nazie. En quelques mois, au prix de lourds sacrifices, les troupes alliées, le corps expéditionnaire français et les Forces Françaises de l’Intérieur progressaient vers la victoire. Paris et Strasbourg étaient libérées, avant que les combats ne se poursuivent au-delà du Rhin jusqu’à la capitulation sans conditions du IIIe Reich, le 8 mai 1945.
Cinq années de guerre, de clandestinité et de résistance ont été nécessaires pour que la France retrouve sa liberté — une liberté déjà chèrement acquise en 1918, à l’issue de ce que l’on espérait être « la der des ders ».

Une cérémonie d’une grande intensité symbolique 

Sous la conduite de Franck Marlin, Maire et Député honoraire d’Étampes, cette journée de mémoire a rassemblé les élus du Conseil municipal, les Conseillers Municipaux Jeunes, dont l’engagement citoyen a été chaleureusement salué, les jeunes sapeurs-pompiers, les corps constitués, les militaires du 121e Régiment du Train de Monthléry, ainsi que de nombreuses personnalités locales. Ensemble, ils ont rendu un hommage solennel à tous ceux qui ont participé à cette épopée de la Libération.
Ont ainsi été honorés :


– Les membres des Forces Françaises Libres, rassemblés autour du général de Gaulle, qui ont poursuivi le combat loin du sol national

– Les résistants de l’ombre, hommes et femmes courageux, qui ont combattu l’Occupant au péril de leur vie

– Les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), qui ont pris les armes partout en France pour préparer et accompagner la Libération

– Les Alliés venus de l’autre bout du monde, unis par l’idéal de liberté et de fraternité

– Les combattants français de métropole et d’Afrique du Nord, qui, après la campagne d’Italie, entraient dans Rome le 4 juin 1944

– Ceux venus de près de 15 nations, aux côtés desquels se trouvaient aussi des Français — notamment les commandos Kieffer — lors de l’opération Overlord, et qui débarquèrent en Normandie le 6 juin 1944

– Ceux engagés dans l’opération Dragoon, sous les ordres du général de Lattre, venus de métropole, d’Afrique et d’Outre-mer, qui débarquèrent en Provence le 15 août 1944

– Les milliers de civils, résistants anonymes, déportés, victimes des représailles et des combats, qui ont payé de leur vie ou de leurs souffrances le prix de notre liberté.

C’est à eux tous que nous devons ce 8 mai 1945.

Comme le rappelait le général de Gaulle le jour de l’Armistice :

« Pas un effort de ces soldats, de ces marins, de ces aviateurs, pas un acte de courage ou d’abnégation de ses fils et de ses filles, pas une souffrance de ces hommes et de ces femmes prisonniers, pas un deuil, pas un sacrifice, pas une larme n’auront donc été perdus. »

Des hommages empreints d’émotion

Au Carré militaire et à la gare d’Étampes, des hommages poignants ont été rendus notamment lors de la lecture du très beau poème « Au nom du souvenir, au nom de l’avenir » par Maïssane El Metkoul, Conseillère Municipale Jeune.

Après les dépôts de gerbes par le Comité d’Étampes du Souvenir Français, représenté par son président, Philippe Guillerault et André Philippe, secrétaire du Comité et celle du Conseil municipal, accompagnée par le Maire Franck Marlin, des membres du conseil municipal, du Conseil municipal des jeunes et des élus présents les roulements de tambours se sont fait entendre et une minute de silence a été observée.

Au départ de la cour de l’Hôtel de Ville, le cortège, accompagné par les musiciens de la Batterie-Fanfare et de l’Union Philharmonique d’Étampes, a rejoint à pied la gare d’Étampes.
Ce lieu de passage quotidien fut aussi, hélas, le théâtre d’épisodes tragiques gravés dans la mémoire collective : onze agents étampois de la SNCF tués par faits de guerre entre 1939 et 1945, et des milliers de familles juives furent déportées vers les camps d’internement du Loiret.
🎖️Chaque nom des agents de la SNCF — Francine Brunot, Émile De Bortoli, Pierre Guignolet, Gustave Jouanneau, Louis Langeron, Ange Le Stang, Raymonde et Marcel Madillac, Clément Pesches, Albéric Vignal — a été lu à voix haute par Alexandre Guerin, suivi d’une reprise en chœur par l’assistance : « Mort pour la France ».
Un Hommage poignant a été rendu également à deux gardiens de la Mémoire récemment disparues : Guy Bibard (1952-2025) et André Delmas (1936-2024)

Guy Bibard, président du Comité du Souvenir de la gare d’Étampes, incarnait cet engagement. Fidèle à chaque cérémonie du 8 mai à Étampes, il déposait avec recueillement une gerbe devant la gare pour commémorer la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Issu d’une lignée marquée par l’Histoire – un grand-père combattant de 14-18, un père prisonnier de guerre de 1940 à 1945 – Guy Bibard avait voué sa vie au service public. Entré à la SNCF en 1970, il y fit toute sa carrière jusqu’en 2007, terminant comme chef de gare d’Étampes. À ce titre, il présidait depuis de nombreuses années le Comité du Souvenir. Il s’est éteint le 22 décembre 2024, dans sa 73e année, laissant derrière lui l’image d’un homme fidèle à la mémoire et à ses valeurs.

ScrenshotAndré Delmas, né le 6 avril 1936 à Montlouis-sur-Loire, ancien combattant d’Algérie, était lui aussi une figure incontournable du souvenir étampois. Porte-drapeau pendant plus de quinze ans, il incarna la fidélité et l’engagement. Maçon de formation, il servit 18 mois en Algérie entre 1956 et 1958, avant de s’installer à Étampes en 1965 comme agent SNCF en charge des caténaires. Il ne quitta plus la ville. Habitant face au silo, à quelques mètres de la gare, il y mena une vie simple et dévouée, passionné de jardinage, de pétanque, et toujours entouré de sa famille. Il prit soin avec une profonde tendresse de son épouse Colette, gravement malade, jusqu’à son décès le 3 janvier 2024. Homme de caractère, il était estimé de tous. Le Maire Franck Marlin, qui le connaissait personnellement, lui avait remis en 2018 la médaille d’or de l’Assemblée nationale, saluant en lui « un homme extraordinaire, passionné par les plantes, citoyen engagé pour la mémoire et les valeurs républicaines ».

La cérémonie s’est poursuivie, portée par les accents solennels de la Batterie-Fanfare et de l’Union Philharmonique d’Étampes, au pied du monument du 8 mai 1945, qui porte l’inscription : « Étampes à ses enfants – 1914-1918 / 1939-1945 », rappel vibrant du sacrifice des Étampois tombés au champ d’honneur.
6 gerbes de fleurs ont été déposées, successivement, par :
-L’Association Républicaine des Combattants pour l’Amitié, la Solidarité, la Mémoire, l’Antifascisme et la Paix
-L’Amicale des Anciens Marins et Marins Anciens Combattants
-Le Comité d’Entente des Associations Patriotiques et Mémorielles d’Étampes
-Le Conseil Municipal représenté par le Maire Franck Marlin, les membres du conseil municipal et du Conseil Municipal Jeunes représenté par : Maïssane El Metkoul, Nandika Nandakumar, Hafsa Kpoumie, Emilie Bikong et Arthur Ortega Giner.
-Le Conseil Départemental de l’Essonne, représenté par Guy Crosnier, Conseiller Départemental-
-Benoît Vidon, Sous-préfet de l’arrondissement d’Étampes.
Une minute de silence, en mémoire des victimes civiles et militaires, a été observée avec gravité et respect
La cérémonie s’est conclue par une interprétation profondément émouvante du Chant des Partisans, exécutée par les ensembles musicaux étampois.

Un hommage digne et fédérateur

À l’issue de la cérémonie, le Maire, les élus et les représentants officiels ont salué un à un les porte-drapeaux et les musiciens, puis Alexandre Guérin, Maître de cérémonie et Président du Comité d’Entente des Associations Patriotiques et Mémorielles d’Étampes, pour la justesse, la dignité et la rigueur avec lesquelles il a dirigé cet hommage.
Cette commémoration du 8 mai 1945 restera comme un temps fort de mémoire partagée, de transmission intergénérationnelle et de fidélité aux valeurs de la République.
Elle annonce déjà les prochaines dates du souvenir : le 81e anniversaire des bombardements d’Étampes, le 10 juin, et celui de la Libération de la ville, le 22 août.