Né le 12 juin 1925 dans la rue du Haut-Pavé, Daniel Rebiffé est un survivant des bombardements d’Étampes et un des rares qui peut encore témoigner de l’Histoire de notre commune. Sous l’Occupation, il fut l’un des jeunes ayant permis le rayonnement du sport à Étampes, notamment à l’origine de l’Olympique d’Étampes, aux côtés de René Jouanny, puis du C.O.M.E (Club Olympique Municipal d’Étampes).

Au cours de sa vie, il a réalisé une belle carrière dans l’athlétisme, participant à de nombreuses compétitions et intégrant l’équipe de la Garde Républicaine de Paris, ce qui l’a mené à participer au relais de la Flamme Olympique des Jeux de Londres en 1948.

En apprenant le passage de la Flamme à Étampes en 2024, son seul souhait était de revivre cette expérience exceptionnelle.

L’ayant entendu, la Ville d’Étampes a œuvré pour réaliser son rêve, allant à sa rencontre et partageant son histoire avec le plus grand nombre, jusqu’à créer une vague médiatique qui arriva à l’oreille du COJO (Comité d’Organisation des Jeux Olympiques).

Sensible à son vœu, l’organisme a fini par donner la possibilité à Daniel Rebiffé de reporter la Flamme dans sa ville natale, le 22 juillet 2024.

Non seulement il la porta, mais il fut également le dernier porteur du flambeau à Étampes, acclamé par la foule à l’Île de Loisirs.

Voulant honorer cet homme qui a profondément marqué l’histoire de notre commune, la Municipalité lui a remis la médaille de la Ville lors du dernier forum des associations, et a inauguré la Maison des Associations à son nom en mars dernier.

Alors qu’il célèbre aujourd’hui son 100ème anniversaire avec sa famille à Amboise (37), il se remémore les souvenirs de cette année pleine d’émotions.

« À mon âge, je sais maintenant que je ne pourrai plus refaire le même parcours que j’ai réalisé en portant la Flamme. J’ai utilisé toute mon énergie, mais vu le bonheur que cela m’a procuré, ce n’est vraiment pas grave. Vous m’avez offert une fin de vie extraordinaire. Grâce à vous, j’ai vécu des choses merveilleuses. Vous ne vous rendez pas compte à quel point ce fut un honneur pour moi de voir mon nom sur ce bâtiment à Étampes, inscrit à côté de celui de mes copains. Pour moi, pour ma famille, pour mes parents, pour mes vieux amis… ça m’a bouleversé. Lorsque j’ai besoin de me booster, j’écoute la Marseillaise et ça me ramène au jour de l’inauguration, lorsque j’ai levé le drapeau avec la petite Zhexi Christophe et qu’ils ont dévoilé la plaque à mon nom. Je connais Étampes depuis mon premier jour et, partir en laissant mon nom sur ce bâtiment, ce n’est que du bonheur. Merci à toutes les personnes ayant œuvré pour cela, aux auteurs de ce souvenir. Tant que je suis vivant, ma porte vous sera toujours ouverte », a-t-il confié.

Ces beaux souvenirs viennent égayer ceux qu’il gardait d’Étampes pendant l’épisode le plus sombre de son histoire.

« J’ai passé un tellement bon moment avec vous, j’étais heureux comme tout. Et de reparler d’Étampes… j’ai toujours regretté de l’avoir quitté. Ça me faisait trop mal au cœur de revenir après avoir perdu tout ceux que je connaissais, dont mes deux copains qui m’ont tout appris. Le jour de l’inauguration, j’espérais retrouver un ou deux anciens amis. C’est une drôle de vie que j’ai vécue. Il a bien fallu continuer à vivre pendant les 4 années d’Occupation. On partait courir dans des conditions insupportables, le sandwich dans les poches. C’est extraordinaire. Je vous remercie, vous m’avez fait revivre. »

Témoin des horreurs de la guerre, athlète international, double porteur de la Flamme Olympique, figure de notre territoire et aujourd’hui centenaire… Daniel Rebiffé aura marqué Étampes de bien des manières.

Au nom de la Ville d’Étampes, la Maire Franck Marlin lui souhaite un très joyeux anniversaire.