En ce mois de juin, la Ville d’Étampes s’apprête à honorer la mémoire des victimes des bombardements alliés du 10 juin 1944, qui ont fait 131 morts parmi les civils et causé de lourdes destructions, notamment dans le quartier Saint-Gilles. Une cérémonie marquera, comme chaque année, ce moment douloureux de l’histoire locale, inscrit dans une mémoire collective que la Ville s’attache à transmettre.

Mais cette date ne résonne pas uniquement dans les rues d’Étampes. À la même période, d’autres drames effroyables se jouaient ailleurs en France, rappelant l’ampleur des souffrances infligées aux populations civiles pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le 9 juin 1944, à Tulle, en Corrèze, la 2ème division SS « Das Reich » investit la ville. Les soldats nazis rassemblent les hommes âgés de 16 à 60 ans, en exécutent 99 par pendaison, et en déportent 149 vers le camp de Dachau. 101 d’entre eux n’en reviendront jamais. Au total, 218 civils seront tués à Tulle dans une journée d’horreur qui marquera à jamais la mémoire corrézienne.

Le lendemain, 10 juin 1944, alors même que les bombes s’abattent sur Étampes, un autre massacre, aussi terrible, se déroule à Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne. Ce village, pourtant à l’écart des combats, est encerclé par la même division SS. Les habitants sont rassemblés, puis méthodiquement exterminés : 643 femmes, hommes et enfants sont assassinés, les hommes fusillés, les femmes et les enfants brûlés vifs dans l’église. Le bourg est ensuite réduit en cendres.

En évoquant ces tragédies, Franck Marlin, Maire d’Étampes, rappelle que « faire mémoire, c’est refuser l’oubli, c’est transmettre la vérité de ces heures sombres, c’est éduquer pour la paix. Alors que le temps passe et que les témoins directs disparaissent, il est plus que jamais nécessaire de faire vivre cette mémoire. À Étampes comme ailleurs, le mois de juin reste celui du recueillement, de la transmission, et de l’engagement contre toutes les formes de barbarie. »