Samedi 24 juin, l’Union Locale CGT d’Etampes et de sa région va commémorer le 100e anniversaire de la mémoire de Victor Griffuelhes (1874-1922), de 10 h à 12 h au cimetière de Saclas où cette figure du syndicalisme français est inhumée. La cérémonie se déroule en présence de Philippe Martinez, secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT) depuis 2015.

La Ville d’Etampes et en son nom Franck Marlin s’associent à cet hommage rendu à cette figure du syndicalisme français mort le 30 juin 1922 (à 48 ans) à Saclas. Il fut en effet secrétaire général de la CGT de 1901 à 1909.

« Victor Griffuelhes était un homme de conviction, d’engagement, un humaniste au service du peuple et de la classe ouvrière. Je m’associe aux syndicalistes qui honorent la mémoire de cet homme qui a fait avancer le droit des travailleurs », déclare le Maire Franck Marlin.

 

Victor Griffuelhes, un artisan cordonnier, a été secrétaire général de la CGT entre 1901 et 1909. Il fut le premier dirigeant ouvrier français d’origine authentiquement ouvrière à atteindre une stature nationale.

 

Durant les années où il était secrétaire général, la CGT a connu des modifications organisationnelles et politiques qui ont marqué toute son histoire.

 

Il est l’un des artisans de la fusion en 1902 de la Fédération des Bourses de travail marquant véritablement une deuxième naissance de la CGT. Les statuts votés au Congrès de Montpellier clarifient les principes et les modes d’organisation de la Confédération dans un sens de simplification et d’une concentration de la structure générale, même si la CGT continue de se diviser encore pendant plusieurs années en deux sections autonomes : celle des fédérations de métier ou d’industrie et celle des Bourses qui se transformeront bientôt en Unions départementales.

 

C’est également le bureau confédéral dirigé par Griffuelhes qui joua un rôle important dans l’unification progressive des fédérations de métier en une fédération unique par secteur renforçant ainsi la cohésion interne de la CGT et lui permettant de devenir la véritable organisation de combat de la classe ouvrière avant la Première Guerre mondiale.

Il est l’un des rédacteurs de la Charte d’Amiens adoptée en 1906 et qui a fait du syndicalisme révolutionnaire la doctrine officielle de la CGT d’avant- guerre. Celle-ci place résolument la CGT sur une position de classe et condamne « toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classe

ouvrière ». Cette charte clarifiait également les relations du syndicat avec les Partis politiques.

 

Griffuelhes fut de tous les combats menés par la classe ouvrière. C’est à la suite des répressions par le gouvernement de Clemenceau contre les ouvriers de bâtiments en grève à Draveil et à Villeneuve-Saint-Georges en juin-juillet 1908 qui provoquèrent la mort de 9 ouvriers qu’il fut arrêté pour la 3e fois et emprisonné pendant 3 mois à la prison de Corbeil avec un certain nombre de dirigeants de la CGT.

 

Pour de fausses accusations, il fut contraint de démissionner du secrétariat en février 1909, mais n’abonna pas la lutte syndicale jusqu’à la fin de sa vie.

Après la Première Guerre mondiale, il continua la lutte pour propager une ligne de combat au sein de la CGT. Mais le bureau confédéral dirigé par Léon Jouhaux expulsa ces syndicalistes qui bientôt créèrent la CGT-U. Bien qu’il n’eût plus de responsabilité officielle, Griffuelhes continua d’utiliser son influence pour l’émergence d’un syndicat révolutionnaire de classe. Il fut l’un des rédacteurs des statuts de la CGT-U.

 

Le 29 juin 1922, alors que ses camarades étaient au Congrès du nouveau syndicat à Saint-Étienne, Griffuelhes est mort à l’âge de 48 ans. N’ayant pas les moyens de payer ses frais hospitaliers, il mourut dans la ferme de son ami Auguste Garnery à Saclas.