Entourée de sa famille et de ses proches, Monika Pozowska célèbre ses 80 ans ce samedi 4 mai au Château de Valnay. Un retour aux sources particulièrement émouvant pour cette dame aussi passionnante qu’élégante qui redécouvre les lieux des décennies après y avoir vécu durant son enfance, notamment la 2nde Guerre mondiale. Cette date anniversaire est célébré en présence des adjointes au Maire, Elisabeth Delage et Françoise Pybot qui au nom de M.le Maire lui ont remis la médaille de la Ville.

À travers une interview croisée, Monika et son fils Przemysław Pozowski ont retracé l’histoire familiale tout en rappelant leur attachement indéfectible à la France et à la Ville d’Étampes.

Comment et pourquoi votre famille est-elle arrivée en France ?

Przemysław : « Mon arrière-grand-père, Adam Falana, le grand-père paternel de ma mère Monika, est arrivé en France vers 1915 avec sa femme et ses trois enfants, notamment mon grand-père Zygmunt. Ils ont émigré de Pologne, via l’Allemagne, vers la France pour subvenir à leurs besoins et se sont installés dans la région parisienne pour travailler dans une ferme, près de Corbeil. Juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale, Adam est retourné en Pologne avec l’argent qu’il avait gagné, en compagnie de ses plus jeunes enfants. Les 2 plus grands, Zygmunt et son frère Bronek, sont quant à eux restés en France. »

Monika : « Ma mère Katarzyna est venue de Pologne en France en avril 1939 avec un contrat pour travailler dans une ferme, qui résultait d’une obligation de rembourser les frais liés au voyage en France. Elle y a travaillé pendant un an et a appris le français. Elle se souvient très chaleureusement de ses hôtes et a travaillé dans la cour de la ferme. Je me souviens qu’elle s’occupait des animaux. Au bout d’un an, avec de bonnes références, elle a cherché un meilleur emploi. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée au château de Valnay où elle a travaillé en tant que femme de chambre jusqu’à sa rencontre avec mon père Zygmunt et ma naissance en mai 1944. Mes parents sont retournés en Pologne en 1949, dans la ferme où travaillait mon grand-père. » 

Quels souvenirs gardez-vous d’Étampes et du château ?

Monika : « Je me souviens avec beaucoup d’affection de mon enfance en France, d’Étampes, du château et de son grand jardin, du chien de la femme du maire… J’ai également en mémoire l’école maternelle et l’apprentissage du français, que je n’ai malheureusement pas pu poursuivre plus tard en Pologne. Il y avait également le marché hebdomadaire où se rencontraient les immigrés polonais. On récupérait des bananes et des chocolats apportés par la cantine de l’armée américaine. »

Qu’a fait Monika après avoir quitté la France ?

Przemysław : « Dans les années 1960, elle s’est inscrite à la faculté de médecine de Wrocław, d’où elle est sortie diplômée et est devenue médecin-interniste. Elle a travaillé pendant plus de 30 ans à l’hôpital et dans divers centres de soins ambulatoires. Pendant ses études à Świdnica, elle a rencontré son mari (aujourd’hui ex), Andrzej, chirurgien orthopédique, avec qui elle a eu deux enfants : Dagmara (née en 1974, peintre diplômée qui occupe des postes de direction chez Ikea à Malmö) et moi-même, qui travaille à la radio TOK FM de Varsovie en tant que journaliste sportif. Cette année, je reviendrai d’ailleurs à Paris pour le tournoi de Roland Garros et les Jeux olympiques. » 

Comment a-t-elle réagi 70 ans après son retour ?

Przemysław : « Après son retour en Pologne et à l’invitation de sa famille, ma mère a visité la France, notamment Paris à plusieurs reprises. Mais elle n’est revenue à Étampes qu’en 2022. À ses côtés, nous nous sommes promenés dans la ville avec beaucoup d’émotion. Et nous avons également pris un délicieux déjeuner au restaurant « Le Romarin ». À l’époque, nous n’avions pas réussi à nous rendre au château de Valnay. À notre retour en Pologne, Monika a retrouvé une vieille photo du château et j’ai contacté la mairie pour me renseigner sur la possibilité de louer une salle du château pour la fête d’anniversaire des 80 ans de maman. C’est un vrai bonheur de la voir si heureuse en ces lieux qui ont beaucoup compté pour elle. »