Lorsque nous avons annoncé qu’Étampes avait été choisie commune l’une des Villes Relais de la Flamme Olympique, de nombreuses personnes ont contacté la Municipalité pour partager leur joie et leur excitation à l’idée de vivre un tel événement historique dans notre commune.

Cet engouement nous a notamment permis de rencontrer et de partager l’histoire de Daniel Rebiffé, dernier relayeur français du Flambeau Olympique lors des Jeux de Londres en 1948 encore en vie, mais également d’échanger avec Yves Djermag, fils d’Huguette Lienard.

Cette dernière, née en 1930 et décédée en 2015, a vécu à Étampes et a effectué sa scolarité dans notre commune. Période durant laquelle elle est devenue championne universitaire de saut en hauteur et s’est illustrée comme gagnante d’un concours européen de dissertation sur le sport. Ce qui l’a mené à être choisie pour représenter la France au Jeux Olympiques de Londres en 1948.

« En faisant des recherches d’archives sur ma mère, j’ai découvert qu’Étampes serait l’une des Villes Relais de la Flamme Olympique. En apprenant ça, j’ai eu un déclic. Je me suis dit que c’était une belle coïncidence, que c’était peut-être le moment de faire remonter ce souvenir. », explique son fils.

« Je voulais lui faire honneur, car ça a toujours été l’un de ses souvenirs importants, cet épisode étampois de sa vie où, à l’âge de 18 ans, elle a été sélectionnée à la suite d’un concours de dissertation européen et nommée pour représenter la France. 

Sa famille suivait mon grand-père, André Lienard, qui était aviateur, tireur d’élite, membre de la prestigieuse escadrille Les Cigognes et avait, à ce titre été muté à la base d’Étampes – Mondésir pour La défense de Paris en 39. La famille de ma mère a donc résidé durant longtemps au 17, rue Sadi-Carnot, dans le quartier Saint-Pierre.

Ma mère a rapidement été connue dans son collège pour ses dissertations. Elle avait l’écriture très facile et pouvait faire des dissertations de 40 pages à la levée assez facilement. Elle était assez douée pour cela, ce qui l’a mené à participer à un concours européen, organisé par le journal anglais World Sport et France Soir. Elle devait raconter quelque chose sur le thème du sport et a décidé de raconter un événement où elle s’est retrouvée perdante. Elle s’était demandée comment écrire quelque chose d’original, qui sorte des sentiers battus, et du coup elle a décidé d’écrire sur l’échec, plutôt que sur la victoire. Et elle a gagné. Le concours a été très repris par les coupures de presse.

Elle s’est retrouvée invitée à Paris, a été maquillée et habillée par des grandes marques de mode… C’était étonnant pour elle, qui venait d’un milieu assez rigide et modeste. Elle a été très honorée d’être sélectionnée pour représenter la France, parmi une délégation de personnes issues de toute l’Europe, afin de se rendre aux Jeux Olympiques de Londres. C’était une expérience incroyable, dont elle a gardé le souvenir toute sa vie et qui lui a donné l’esprit sportif.

Elle est d’ailleurs devenue championne universitaire de saut en hauteur. Ses nombreuses chutes sur le sable lui ont abimé le dos et elle a développé une sciatique paralysante, ce qui l’a handicapée toute sa vie. Malgré tout, elle avait une force, une volonté, un dynamisme, un enthousiasme… c’était quelqu’un de toujours très positif. Elle a ensuite travaillé dans l’édition. Grâce à sa facilité littéraire, elle avait l’œil pour la relecture et la correction des textes », conclut-il.

Yves Djermag garde précieusement les souvenirs transmis par sa mère, et c’est avec regret qu’il ne pourra assister au passage de la Flamme Olympique à Étampes cet été, étant en déplacement à cette période.

« Je sais qu’elle aussi aurait voulu être là. Ça lui aurait plu, elle aurait été émue. » ajoute-t-il.

Le 22 juillet prochain, la Ville d’Étampes aura une pensée pour Huguette Lienard, une autre habitante qui aura marqué la commune par ses exploits.