Sur une initiative du Maire d’Étampes Franck Marlin, le projet avait été patiemment élaboré depuis de nombreux mois avant de connaître un sérieux coup d’accélérateur depuis le 7 février, avec l’approbation de la Convention de partenariat par le Conseil municipal.

Ces dernières semaines, une nouvelle vie démarre pour les Jardins des Tilleuls et ses 8 000 m2 de terrain mis à disposition par la Ville en faveur de la SCOP (Société Coopérative de Production) Val Emploi. Valoriser un terrain bordé par la Juine, favoriser l’insertion sociale, alimenter la cuisine municipale en légumes, mettre en avant les circuits courts et la tout en incluant un volet pédagogique… Plus qu’un simple projet, c’est un véritable cercle vertueux qui se cultive dans le quartier Saint-Michel.

 

  • L’insertion sociale par le travail 

À peine la convention signée, la SCOP Val Emploi se mettait aussitôt au travail. Qu’il pleuve ou qu’il vente, de petites mains s’investissent quotidiennement pour remettre en état les 8 000 m2. « Nous sommes une société coopérative ouvrière, installée à l’adresse du Pôle Économie Solidaire, dont l’objet social est le développement et la mise en œuvre d’actions d’insertion », précisent Sylvie Capiaux et Antoine Menegaux, co-gérants de la SCOP Val Emploi. « Notre structure compte 18 personnes. Chacun a son histoire, son parcours de vie avec souvent de lourdes problématiques. Notre rôle est d’accompagner chacun de nos bénéficiaires. Le but est de les mettre en situation, de les responsabiliser, de développer leur esprit d’équipe, leurs savoir-faire et leurs savoir-être… Ils se sentent ainsi valorisés et reprennent confiance pour s’insérer socialement. »

  • Circuits-courts, biodiversité et permaculture 

Dans la même logique que les Paniers Solidaires lancés à l’automne dernier, la Ville souhaite développer un système alimentaire sain et durable, accessible à la population étampoise. « Bordé par la Juine, ce terrain se prête idéalement à la permaculture, pour la mise en place d’un environnement de culture où toutes les espèces ont un rôle important », poursuivent Sylvie et Antoine. « Nous avons d’abord commencé par tondre et faucher, en gardant tous les déchets verts sur place afin que les sols restent vivants. Il est important d’amender la terre avec du compost et du sable, sans y ajouter d’intrants chimiques. Un mètre carré de permaculture permet ainsi d’être beaucoup plus productif. Nous avons déjà planté une dizaine de framboisiers, des figuiers et des pruniers. Nous créerons aussi une petite mare pour favoriser la prolifération d’insectes et de grenouilles, ce qui favorise la biodiversité et permet d’avoir un lieu de régulation thermique. Nous essayons aussi d’être malins, avec de la récupération. Plutôt que de monter des serres coûteuses, nous avons par exemple placer des châssis au sol pour réchauffer le sol. »

  • Alimenter la cuisine municipale et assurer un volet pédagogique

« En ce moment, nous intervenons tous les jours, par roulement, pour assurer la remise en état du terrain. D’ici la fin de l’année, comme le prévoit la convention, nous devrions livrer à la commune l’équivalent de 2 250 kg de légumes : concombres, tomates, céleris et betteraves », soulignent les co-gérants. Une véritable prouesse selon Joël Nolleau, délégué du Maire en charge du Cadre de vie, de la Transition écologique, de l’Économie circulaire, de la Ruralité et de l’Agriculture : « À ma connaissance, le fait qu’une Ville propose un projet avec une production intégrée est une grande première. C’est à la fois ambitieux et visionnaire, tout le mérite en revient entièrement à M. le Maire. Je suis attentivement ce chantier en constatant l’investissement et le savoir-faire des intervenants. Une fois achevé, ce terrain sera aussi un exemple et un lieu de sortie éducative pour les enfants. La permaculture et la biodiversité pourront être illustrés concrètement, de manière ludique et pédagogique pour les jeunes Etampois. »