Alertés du terrible séisme qui a dévasté le sud de la Turquie et le nord de la Syrie le 6 février dernier, l’Adjudant-chef, Éric Chereau, les Sergents-chefs Frédéric Quivaux et Benoît Jolly et le Caporal-chef Michaël Leroux, quatre sapeurs-pompiers professionnels du Centre de Secours d’Étampes étaient, dès le lendemain, à 5 h du matin, sur le tarmac de l’aéroport Charles-de-Gaulle, prêts à s’envoler vers la Turquie pour porter secours aux victimes.

Plus de 50 000 personnes ont perdu la vie lors du tremblement de terre de magnitude 7,8 : 44 374 en Turquie et 5 951 en Syrie selon le dernier bilan de l’AFP (Agence France Presse) auprès de plusieurs sources.

Les 4 sapeurs-pompiers d’Étampes, intégrés dans le détachement des 65 sapeurs-pompiers des services d’incendie et de secours d’Île-de-France (Sdis) et de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris sont intervenus 8 jours à Kahramanmaras, au sud-est du pays, l’épicentre du séisme.

« C’était ma première mission à l’étranger et sur un tremblement de terre », déclare le Caporal-Chef Leroux. « Le groupe des 12 sapeurs-pompiers de l’Essonne dont nous faisions partis était formé au sauvetage et au déblaiement certifié INSARAG (International search and rescue advisory group). Ce réseau international de 80 pays et organisations sous l’égide des Nations Unies permet d’harmoniser les formations et les interventions des équipes de secours sur le terrain », souligne-t-il.

Une fois arrivés sur place, Michaël Leroux et Benoit Jolly ont installé la base logistique opérationnelle (Zone vie, commandement des opérations) située à Gaziantep, à une dizaine de kilomètres de Kahramanmaras. « Nous avons rejoint ensuite nos collègues sur la ville détruite par le tremblement de terre. Ce fut dans un premier temps un choc. J’ai eu l’impression de voir une ville bombardée, c’était un champ de ruines partout. Des immeubles de 5-10 étages s’étaient effondrés comme un château de cartes. Ce qui m’a vraiment marqué, c’est l’accueil de la population turque et leur solidarité. Ils avaient tout perdu et restaient à nos côtés, disponibles pour nous aider. Cela restera pour moi, une expérience unique, très enrichissante sur le plan humain. Ce qui était aussi magique, c’était de voir des sapeurs-pompiers de toutes nationalités, notamment des Russes, des Ukrainiens et des Biélorusses dans le même théâtre pour sauver des vies. », souligne le Caporal-chef Michaël Leroux.

Des conditions d’interventions difficiles

Durant leurs missions, les sapeurs-pompiers ont dû affronter de nombreuses répliques du séisme et des températures glaciales.

« La température la nuit variait entre -5 et -10° et le jour de 5 à 6°. Nos équipes se relayaient de jour comme de nuit pour assurer les secours. Le temps sec était à notre avantage pour nos interventions de sauvetage. Pour localiser des survivants, nous avions 6 chiens de recherche, dont 1 appartenant au groupe de l’Essonne, puis des caméras pour voir dans les cavités. Chaque jour, il y avait de courtes répliques du séisme d’une magnitude de 2 à 5. C’est assez surprenant la première fois », détaille le Sergent-chef Frédéric Quivaux qui effectuait également pour la première fois une mission sur un tremblement de terre et à l’étranger. « Cette première expérience a été enrichissante sur le plan humain, technique et professionnel. Il y a eu une très bonne entente avec tous les sapeurs professionnels d’Île-de-France. Les habitants sinistrés ont été également formidables. Ils nous apportaient à manger, nous remerciaient sans cesse. On n’a pas l’habitude de recevoir autant de reconnaissance. Toute ma vie, je garderai le souvenir de cette mission vraiment marquante. », conclut-il.