Avant de lancer les travaux de restauration de la Tour de Guinette, une étude environnementale sur les chauves-souris doit être réalisée.
Ce jeudi 9 janvier, Léa Dufrêne, une chiroptérologue (spécialiste scientifique expert des chauves-souris) mandatée par la Ville a procédé à l’installation de boitiers enregistreurs statiques pour inventorier le nombre et les différentes espèces de chauve-souris qui peuplent la Tour de Guinette.
En effet, impossible de les répertorier autrement, les façades de la tour sont inaccessibles visuellement et il faut répertorier les espèces qui hibernent ici avant le début des travaux.
De plus, les chauves-souris ne se déplacent qu’à la nuit tombée.
« Il existe près de 36 espèces de chauve-souris en France dont une vingtaine en Île-de-France. Elles sont toutes protégées », déclare la professionnelle qui, à l’aide de sa lampe torche, essaie d’en repérer quelques-unes bien cachées dans les cavités de la pierre.
« Regardez, en voilà une. C’est un murin à moustaches. C’est une petite chauve-souris aux ailes et à la face sombres souvent noires. Le pelage dorsal est brun sombre et le ventre est gris. Les ailes déployées, elle mesure près de 19-22 centimètres. Lors d’une précédente visite estivale, nous avons repéré sur le site des Oreillards roux, on l’appelle ainsi car ses oreilles sont démesurées et son pelage est d’un brun roux, long et épais.
Les boitiers qui sont posés à l’intérieur de la Tour et dans une salle voûtée située à quelques mètres de l’édifice permettent d’enregistrer leurs cris à ultrasons.
Chacune des espèces présentes peuvent être ainsi identifiées. On peut aussi évaluer approximativement le nombre », ajoute-t-elle fasciné par ces petites bestioles.
« Les chauves-souris sont les seuls mammifères volants. Elles se déplacent rapidement, entre 20 km/h et 50 km/h grâce à l’envoi des cris à ultrasons aigus inaudibles à l’oreille humaine. Ce sont des animaux inoffensifs et très utiles. En Europe, toutes les chauves-souris sont insectivores. Elles peuvent consommer près de la moitié de leur poids en insectes variés tels que les moustiques et autres parasites de l’Homme, mais aussi des papillons de nuit dont beaucoup d’espèces se développent aux dépens des cultures, des arbres fruitiers…
En une seule nuit, la pipistrelle peut par exemple ingurgiter jusqu’à 600 moustiques !
Les chauves-souris se comportent donc comme d’excellents insecticides naturels.
La raréfaction de leur habitat, la destruction de leur gîte et la diminution du nombre d’insectes disponible ont réduit considérablement leur nombre, c’est pour cette raison que les chiroptères sont protégés en France».
Les boitiers enregistreurs d’ultrasons statiques vont être relevés toutes les semaines jusqu’à la fin mars. Les données seront étudiées au fur-et-à-mesure. Un protocole pour aider les chauves-souris à migrer ailleurs le temps des travaux va être établi.
Viendra ensuite le temps des travaux de sécurisation de la Tour.
Les échafaudages devraient commencer à être posés en fin d’été 2025.
Pour rappel, la Ville a lancé une souscription via la Fondation du Patrimoine pour collecter des dons. Depuis le 21 septembre, 4 625€ ont déjà été collectés. Pour donner votre « Pièce » à l’édifice se connecter sur https://www.fondation-patrimoine.org/…/tour-de…/100688.