« L’objectif, c’est de donner du plaisir aux gens »
Mihaéla et Anthony sont à la tête de deux boulangeries au sein de la Cité Royale, toutes deux nommées Le Fournil d’Autrefois.
« Je suis issu d’une famille de boulangers sur plusieurs générations, seul mon père n’a pas rempilé. J’ai découvert le métier seul, j’ai fait un apprentissage à 15 ans. J’ai aimé cela et j’ai élargi mon champ de compétences, d’évolution. Le pain, c’est la vie, c’est un aliment essentiel au bon équilibre alimentaire. Personnellement, je ne conçois pas un repas sans pain fait artisanalement bien sûr ! Le pain fait partie de la gastronomie française, c’est notre culture. La baguette a été inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO, c’est important de cultiver cela. Le métier d’artisan boulanger-pâtissier est intéressant, avec des possibilités de créations infinis, c’est fait à la main. Il ne faut pas que ce savoir-faire se perde », déclare le lauréat de la meilleure baguette de l’Essonne.
« Nous, artisans, on maîtrise la production de A à Z. On part de matières brutes que l’on travaille, que l’on transforme, que l’on met en forme, on maîtrise la fermentation, la cuisson, jusqu’à la vente. L’objectif, c’est de donner du plaisir à nos clients. C’est un honneur de savoir que nos produits arrivent sur les tables d’événements importants de la vie, comme les anniversaires, les baptêmes, les communions ou toutes autres réceptions. Les personnes qui viennent dans notre boutique sont bien plus que des clients, on essaie de personnaliser les relations, en apprenant à les connaître, de savoir ce qu’ils aiment. Nous avons une relation profonde avec les gens, on essaie de s’adapter à leurs attentes, de leur faire plaisir au maximum. Nous exerçons vraiment un métier-passion. On a la chance de choisir nos produits et leur qualité, on suit en toute liberté le process que l’on veut, on a un champ de liberté pour s’améliorer, se renouveler. C’est d’ailleurs ce qui nous a permis de remporter en 2021 la meilleure baguette de tradition de l’Essonne et la meilleure baguette de tradition d’Île-de-France en 2022 et plusieurs fois des Papilles d’Or. On essaie de renouveler la gamme, de proposer des produits nouveaux, de mélanger des saveurs, des goûts, pour casser la routine. Contrairement à la grande distribution, on peut répondre aux commandes spécifiques. Être artisan, c’est aussi privilégier l’humain, pas les machines, c’est aussi avoir la responsabilité d’une équipe. Notre métier fait travailler des boulangers, des pâtissiers, des vendeurs et aussi de jeunes apprentis. C’est important la transmission du savoir-faire pour que la filière ne soit pas dépourvue de main-d’œuvre dans quelques années. Je préfère rémunérer une personne qui va produire plutôt que d’acheter des produits touts faits. C’est un choix.
Il faudrait que les gens comprennent que les produits ne sont pas vendus au prix qu’ils devraient, c’est une réalité. On rogne nos marges pour éviter de faire supporter une augmentation à nos clients. On fait un gros sacrifice, comme tout le monde, pour maintenir les prix et faire face à la concurrence industrielle. L’entreprise souffre de cela. On a des variations de prix sur les matières premières, c’est du délire. L’exemple du beurre : il était à 4-5 € avant la Covid, il est monté à 8 presque 9 €. Les œufs, un carton était à 33 €, aujourd’hui cela nous coûte 74 €. Le sucre a doublé, la farine a augmenté de 20 %, le sel a doublé et parfois triplé chez certains fournisseurs…Tout cela est du délire.
Nous, on veut continuer à faire de la qualité. La santé et le bien manger, c’est important pour bien vieillir. Chez nous, c’est des produits faits maison et sains, on sait ce que l’on met dedans. », déclare Anthony.
- 85, rue de la République et 40, avenue de Paris.
- Tél : 01 69 78 00 46.
- Facebook : Le fournil d’Autrefois.