À l’initiative de l’Armée de l’Air et de l’Espace, une cérémonie commémorative s’est déroulée ce mercredi 3 mai sur le site du Groupe Aéronautique du Ministère de l’Armée de l’Air (GAMA) basé à l’aérodrome d’Étampes-Mondésir. Aux côtés du sous-préfet Stéphane Sinagoga, de nombreux représentants militaires, d’associations d’Anciens Combattants et de l’Aviation, des portes-drapeaux et des élus locaux à l’instar de Gilbert Dallérac (adjoint au Maire d’Étampes notamment en charge de la Mémoire) et du Maire de Guillerval Daniel Ciret étaient présents pour marquer le 70e anniversaire de la Patrouille de France. Une véritable institution qui trouve son origine en Sud-Essonne dans la première partie du XXe siècle (voir rappel historique ci-dessous).
Avant de laisser la parole à Daniel Ciret (Maire de Guillerval et président de l’association Étampes-Mondésir Terre d’Aviation), au général Patrick Dutartre (ancien leader de la Patrouille de France et responsable du Groupe Aéronautique du Ministère de l’Armée de l’Air basé à Mondésir) et à la Colonelle Géraldine Borrel (commandant de la base aérienne 107), le vice-président de l’association Étampes-Mondésir Terre d’Aviation, Richard Duclos, a inauguré la cérémonie : « Nous sommes ici pour honorer la mémoire d’hommes et de femmes, personnels, mécaniciens, pilotes, qui contribuèrent depuid plus d’un siècle à faire de ce site un haut lieu de la mémoire aéronautique tant militaire que civil. […] Tant de records, de compétitions, de recherche, d’innovations, de dépassement de soi… mais aussi de peurs et de souffrances sur cette terre… De même que nous sommes les héritiers de ce site, nous en sommes aussi les gardiens et il est de notre devoir d’entretenir cette mémoire et la transmettre aux générations futures. »
À l’issue des discours, une plaque a été dévoilée : « Un haut lieu de l’aéronautique française et de l’aviation militaire Étampes-Mondésir a abrité la Patrouille d’Étampes et accueilli la base aérienne 110/251 de 1944 à 1967. » Un magnifique hommage à la riche histoire du Sud-Essonne.
Petit rappel historique
Étampes-Mondésir, berceau de la Patrouille de France en 1953
17 mai 1953. Au cours d’un meeting aérien de légende, sur le terrain de Maison-Blanche en Algérie, le commentateur et journaliste Jacques Nœtinger trouve une formule qui restera à jamais gravée dans les mémoires. Exalté par le spectacle qui se déroule sous ses yeux, il baptise du nom de la Patrouille de France l’escadrille de présentation de l’Armée de l’air. Ce vocable sera ensuite officiellement adopté par l’état-major le 14 septembre 1953 pour désigner la patrouille acrobatique qui sillonne le monde depuis 70 ans.
Si la Patrouille de France s’est développée dans divers lieux de France depuis 70 ans (Reims, Dijon, Cambrai, Dijon puis Salon-de-Provence depuis 1980), il n’en demeure pas moins qu’elle trouve son origine à l’aérodrome d’Étampes-Mondésir dès 1931. Une terre mythique, berceau de l’aviation, sur laquelle Henri Farman et Louis-Blériot avaient déjà marqué leur empreinte.
Durant l’entre-deux guerres, l’aérodrome connu sous le nom de base aérienne 251 Étampes-Mondésir accueillait surtout des escadrons de chasse et bombardement.
Dès 1931, les moniteurs de l’École de perfectionnement d’Étampes fondent une Patrouille qui se couvre de gloire en Europe et aux États-Unis lors des championnats et démonstrations de voltige aérienne. L’année 1948 voit la création de l’insigne de la fameuse Patrouille d’Étampes : 3 avions sur fond bleu et portant l’inscription Patrouille d’Étampes. Premier chef de la Patrouille d’Étampes de l’après-guerre, mais déjà pilier du groupe étampois en 1936, le capitaine Perrier est notamment connu pour avoir fait découvrir au public la figure du tonneau lent, avec quatre camarades, en 1936.
La date du 17 mai 1953 évoquée en préambule marque en quelque sorte l’apogée de la Patrouille d’Étampes, lorsqu’elle surclassa la concurrence mondiale. Malgré ses succès incontestables, la Patrouille d’Étampes est dissoute le 1er octobre 1953. La cérémonie de ce mercredi 3 mai honore ainsi la Mémoire de précurseurs hors-norme, de leur savoir-faire sans égal qui a fait rayonner le Sud-Essonne et la France de par le monde.